mercredi 16 janvier 2013

Le Bain Turc


Le Bain Turc (1863) de Jean-Auguste-Dominique Ingres (1780-1876)









De la baigneuse Valpinçon au Bain turc

Illustre représentant de la peinture néo-classique française, Jean-Auguste Dominique Ingres (1780-1867) a très tôt exploré le thème de la femme aux bains. A travers sa recherche esthétique sur la nudité féminine, il se démarque du modèle académique, en préférant au motif antique une référence orientale et plus précisément ottomane.

Dès 1808 avec La Baigneuse de Valpinçon (ou Grande Baigneuse), il réalise le portrait d’une femme à turban, présentée nue et de dos, dans une ambiance de hammam et de harem. L’artiste décline ensuite cette étude, que l’on retrouve presque à l’identique dans les deux tableaux ici étudiés, La petite baigneuse – Intérieur de harem qui date de 1828 et Le Bain turc réalisé plus de trente années plus tard, en 1862.

Évoquant la pratique du bain et du harem, ces réalisations s’inscrivent pleinement dans le courant orientaliste du XIXe siècle. Indirectement, elles permettent aussi une approche originale de la question du rapport au corps, à la nudité, à la santé et à l’hygiène durant cette période.


La composition de La petite baigneuse – Intérieur de harem s’organise selon trois niveaux de profondeur. Au premier plan sur la droite, une femme dénudée présentée de dos, coiffée d’un foulard et se tenant assise sur une sorte de lit aux draps blancs. A ses pieds, on aperçoit ses vêtements et ses chaussons éparpillés. Au second plan, l’espace du bain est constitué d’un bassin de marbre rectangulaire, où une jeune fille goûte les délices de l’eau. A l’arrière plan, une troisième femme est couverte d’un voile transparent. Ses cheveux sont peignés par une autre, et elle est manucurée par une servante habillée à l’orientale, sous le regard amusé d’une femme noire, elle aussi vêtue à la turque. La lumière douce, le trait épuré, le jeu des couleurs et des courbes suggèrent l’intimité et le plaisir du bain qui se déroule dans une atmosphère érotique de charme feutré.

Des éléments que l’on retrouve dans Le Bain turc, même si la scène est moins intime puisque cette fois, le nombre de femmes présentes est beaucoup plus important. Organisant toute la composition comme sur le tableau précédent, on retrouve l’étude du dos dénudé (le personnage joue cette fois du luth) au premier plan, ainsi que la présence du bassin et de l’eau au second. Pourtant, à l’image de l’arrière plan, l’espace est comme tapissé de corps nus et blancs (dont la pâleur est rehaussée par la présence de deux femmes noires), dans une ambiance érotique et lascive assez suggestive. Les bijoux, les coiffes et l’ensemble à thé (premier plan) signalent quant à eux la nationalité du bain.

Sur ce tableau le personnage principal est une musicienne qui joue du lutte. Sa particularité est qu'elle nous apparaît nue, elle nous tourne le dos, ce qui invite notre œil à regarder son turban, seul habit que possède ce personnage nue. Pour ensuite nous inviter dans l'intimité de cet univers clos et secret. Nous découvrons alors les petits groupes de femmes aux attitudes volupteuses, scandés par des figures actives comme la danseuse aux castagnettes.Les teintes des carnations répondent à l'or du cadre.
La musique de la peinture :
La volonté d'Ingres est d'emmener le spectateur jusqu'à ressentir l'ambiance musicale. Comment rendre visuellement cette musique orientale, envoûtante ? Des artistes ont même inventés cette musique.

Ingres était âgé de quatre-vingt-deux ans quand il acheva ce tableau qui marque l'aboutissement de ses intenses recherches sur le thème des baigneuses.






Ingres

Biographie de Jean-Auguste-Dominique Ingres

Jean-Auguste-Dominique Ingres, né le 29 août 1780 à Montauban et mort le 14 janvier 1867 à Paris, est un peintre français néo-classique du XIXe siècle. Son père, Jean-Marie-Joseph Ingres, peintre et sculpteur, a favorisé ses penchants artistiques. Il est formé à l’Académie de Toulouse où il entre à l’âge de 11 ans, puis se rend à Paris, en 1796, pour étudier sous la direction de Jacques-Louis David.

 En 1806, Ingres découvre à Rome Raphaël et le Quattrocento, qui marquent définitivement son style. Ces années de travail sont les plus fécondes avec les nus, parmi lesquels La Baigneuse, les paysages, les dessins, les portraits et les compositions historiques. Il est en pleine possession de son art. En France, cependant, ses toiles peintes en Italie ne plaisent pas. Il se marie en 1813 à Madeleine Chapelle (1782-1849), une jeune modiste habitant Guéret. Ingres réalisa 10 portraits de sa femme. Mais le plus célèbre tableau sur lequel elle apparait est Le Bain turc. Madeleine est l'odalisque aux bras levés qui s'étire au premier plan. Le tableau a été réalisé en 1862 après le décès de Madeleine

. Son œuvre recouvre essentiellement trois genres : la peinture d’histoire, essentiellement lors de son séjour italien ; les portraits, même s’il considérait ce genre comme mineur durant sa jeunesse ; les nus féminins.



Ses principales oeuvres :

* Autoportrait à l'âge de 24 ans (1804), Chantilly, Musée Condé.
* Bonaparte, Premier Consul (1804), Liège, musée du Grand Curtius.
* Napoléon Ier sur le trône impérial ou Sa majesté l'Empereur des Français sur son trône (1806), Paris, Musée de l'Armée.
* L'Apothéose d'Homère (1827), huile sur toile, 386 × 512 cm, Paris, Musée du Louvre.
* Le Vœu de Louis XIII (1824), Montauban, Cathédrale Notre-Dame.
 * Madame Moitessier (1856), huile sur toile, 120 × 92 cm, Londres, National Gallery.
* Le Bain turc (1862), musée du Louvre. Représente une foule de femmes nues dans un harem et a longtemps appartenu à une collection privée constituée de tableaux érotiques. Toutes les figures sont reprises de croquis ou d’anciens tableaux du maître.


Le bain Turc :
Le bain turc représente une foule de femmes nues dans un harem. Ce tableau est en forme de rond, faisant penser à la vue que l'on a à travers un Juda, ces femmes sont entassées les unes sur les autres où tiennent des positions érotiques où pour le moins ambigues.
Toutes les femmes représentées sur ce tableau sont inspirées où directement tirées de ses anciennes oeuvres, comme la somme de toutes ses peintures.
Nous pouvons penser que cette volonté du peintre d'exposer toutes ses oeuvres érotiques  en une seule toile, ajouté à l'effet de voyeurisme est une sorte de fantasme "ultime" du peintre, dans le sens où, ayant 82 ans à l'age où il a peint ce tableau, il ne serait plus capable de fantasmer bien longtemps, à bon entendeur.

La Princesse de Clèves et le Classicisme




Madame de la Fayette écrit La princesse de Clèves en pleine période du classicisme et publie le roman en 1678. Cette oeuvre est considérée le premier roman moderne de la littérature française par ses analyses psychologiques. Le roman s'ouvre sur le tableau de la Cour de France sous le règne d'Henry II et narre le destin de la princesse de Clèves qui renonce à son amour pour un autre homme.

On peut dire que ce roman fait partie de la littérature classique car elle respecte les règles rigoureuses du classicisme :

-unité de temps : l'histoire ce déroule en une année

-unité d'action : un récit bref centré autour d'une seule action, les sentiments dominant '' la passion amoureuse'' qui engendre d'autres sentiments. Une sorte d'amour dévorant avec la jalousie et la souffrance. '' sentiments de jalousie'', les cuisantes douleurs''...

-vraisemblance : vraisemblance historique car nous nous trouvons sous le règne d'Henry II, et vraisemblance psychologiques car c'est sentiments sont omniprésents.

- Mise en scène caractéristique du classicisme, tout semble parfait: "beauté", "air brillant", "louanges" = Cadre somptueux.

Les deux principaux procès littéraires du XIXème




3) Les deux plus grand procès de la littérature Française on eu lieu au 19ème siècle, pour l’œuvre de Gustave Flaubert, Mme Bovary et l’œuvre Les Fleurs du mal de Charles Baudelaire. Il y a une personne en commun dans ces deux procès le procureur, Ernest Pinard
Procès Les Fleurs du Mal de Charles Baudelaire




Charles Pierre Baudelaire est un poète français (1821-1867), l’un des plus célèbres au 19ème siècle. Dans ces œuvres, il inclut de la modernité au lieu de rester classique comme les autres poètes de ce siècle.







Son œuvre, Les Fleurs du mal, C’est un recueil de 100 poèmes publié le 25 juin 1857 à Paris chez Poulet-Malassis. Ces poèmes sont répartis en 5 sections comportant respectivement 77 poèmes, 12 poèmes, 3 poèmes, 5 poèmes et 3 poèmes. Ils sont précédés d’une dédicace à Gauthier. Les 5 sections initiales sont Spleen et Idéal, Le vin, Fleurs du mal, Révolte et La Mort.








Ce recueil est mal accueilli par la critique car il parle de l’amour entre deux femmes. Seuls quelques-uns, dont son ami Barbey d’Aubervilly, défendent la poésie de Charles Baudelaire. Le 5 Juillet 1857 paraît un très violent article du Figaro, qui tout à la fois assure une grande notoriété au poète et le conduit devant les tribunaux pour son procès.




Le procès contre Baudelaire sur son ouvrage Les Fleurs Du Mal se passe le 20 août 1857 à la
6eme chambre correctionnelle. L’avocat de Baudelaire est Maître Chaix d’Est-Ange. Et Ernest Pinard; le procureur général. Charles Baudelaire sera condamné pour outrage à la morale publique et aux bonnes mœurs. Le tribunal ne relève pas l’offense à la moral religieuse mais considère que tout ce qui est en rapport à la morale publique, à bien lieu de condamner les ouvrages contenant des passages ou expressions obscènes et immorales.


Procès de Gustave Flaubert pour l’œuvre Mme Bovary


Gustave Flaubert est un écrivain Français (1821-1880) ayant marqué la littérature française par la force de son style dans de grands romans comme : Madame Bovary (1857), Salamambô (1862) et L’éducation sentimentale (1869).








L’œuvre incriminé est Mme Bovary, un roman paru en 1857 qui raconte l’histoire d’une femme se mariant avec un officier de santé, Charles Bovary, qui se plie a tous ses désirs. Cette vie la lassera bien vite, malgré la naissance e leur enfant. Mme Bovary va alors entretenir des relations avec Léon et Rodolphe, ce dernier causera sa perte. Elle va s’endetter par peur et va finir par se suicider en absorbant de l’arsenic. Dans un registre tout aussi joyeux, son mari, par la suite, en mourra de chagrin.





Flaubert fut jugé pour « outrage à la morale publique et religieuse et aux bonnes mœurs » avec son livre Madame Bovary pour les raisons suivantes :
-Elle se suicide à la fin du roman, le suicide étant interdit par la religion, sous peine de purgeatoire.
-elle entretient une relation d'adultère avec son amant au sein même de la cathédrale, comme une provocation sous l'oeil de « Dieu »
La morale du XIXème siècle est très précise : c’est l’étique. La religion et les lieux saints sont très respectés. L’adultère est très mal vu et le roman fait donc polémique.
L’audience s’est passée le 31 Janvier puis le 7 Février au tribunal correctionnel de Paris (6ème chambre).
Flaubert fini par être acquitté. Grâce à ce procès, Flaubert devient célèbre et son œuvre gagne une grande notoriété. Il est aussi reconnu par les autres grands écrivains comme Zola.

Le Moulin de Pologne de Jean Giono
Jean Giono est un écrivain français et scénariste (1895-1970).Employé de banque, il fut réquisitionné pour la première guerre mondiale et a été choque de l’horreur des combats. Ses propos le hisse au rang de figure majeur du pacifisme entre les deux guerres. Il publie pendant cette période colline qui démontrera de sa révolte envers les villes et la société industrielle, tout en vantant les valeurs d’une société rurale. Durant la seconde guerre mondiale et la libération, les gens se méfièrent de lui car il était proche du Maréchal Pétain, mais par la suite, il continuua d’écrire et de réaliser des films d’où son Grand Prix cinéma français en 1963 pour les films Crésus et Un roi sans divertissement.


Le Moulin de Pologne est un roman écrit par Jean Giono entre juin et aout 1951. Le livre a reçu le prix du meilleur roman Français au grand prix de Venise du roman international de 1953. Un curieux livre, qui, par plusieurs aspects, tranche sur le reste de l'œuvre. Des épigraphes à chaque chapitre, un récit écrit par le narrateur, très peu de paysage, peu de dialogues. C'est chez Giono la seule oeuvre de ce type, le seul qui dégage une impression de malaise car la démesure est ici celle du destin, non des êtres.





Tout se passe comme si Giono avait cherché à ajuster ensemble des éléments trop hétérogènes pour n'être pas incompatibles. Où être compatibles.Si le parallèle avec les célèbres dynasties familiales grecques frappées par le fatum (Atrides, Thèbes) est à souligner dans cette œuvre, il n'en demeure pas moins que ce n'est pas là que réside l'intérêt du roman. Le récit des décès qui s'enchaînent et de leurs circonstances souvent tragi-comiques n'est qu'un prétexte qu'utilise Giono pour maintenir éveillé l'attention du lecteur. Son but est davantage de mettre à nu les pensées des gens ordinaires, notamment par l'intermédiaire du narrateur qui nous livre son esprit et personnifie le notable de province, qui n'a rien de grand et dont la vertu principale est la "prudence". Les ragots, les mesquineries, les jalousies, les convoitises, sont finalement le principal sujet de ce roman. Giono souligne amèrement la médiocrité des gens ordinaires, qui se vautrent dans la vilenie pour protéger leur tranquillité.

3) Procès de Flaubert
Procès de Baudelaire
Image
4) biographie jean giono

Jean-Marie Gustave Le Clézio, né le 13 avril 1940 à Nice, est un écrivain français contemporain. Son succès vint très rapidement grâce à son premier roman, Le Procès-verbal (1963) et perdura jusqu'aux années 70. Son œuvre littéraire est marquée par les recherches formelles du nouveau roman, et influencée ensuite par ses incessants voyages et son goût prononcé pour les cultures amérindiennes. Le Clézio est l'auteur d'une quarantaine d'ouvrages de fictions et d'essais, laissant une large part au mythe.
Le roman Désert fut édité aux éditions Gallimard le 6 mai 1980

Le personnage féminin dans la littérature romanesque

Nous allons à présent étudier la relation entre la littérature et la morale de l'époque

La morale de l'époque est définie par les moeurs de l'église, le dogme instaure une notion de "bien" que les femmes doivent respecter : l'étique.

Ainsi, une femme se doit d'être fidèle à son mari quelle que soit la situation.





Le Libertinage
Introduction
Du libertinage, on ne retient que les excès : c’est oublier la démarche critique, philosophique et littéraire qui fonde les ouvrages publiés du 16ème au 18ème siècle et regroupé sous l’appellation de courant libertin.
Il existe deux acceptions au mot libertin (du latin un "libertinus" est un esclave qui vient d'être libéré, libertinus signifie affranchi.)
-  dans sa version d’origine, le libertin est Celui qui remet en cause les dogmes établis, c'est un libre penseur  (ou libertin d’esprit)  dans la mesure où il est affranchi, en particulier, de la métaphysique et de l'éthique religieuses .  (exemple : Dom Juan de Molière)
- Le libertin de mœurs, c'est-à-dire celui qui s'adonne aux plaisirs charnels (voire à la sexualité de groupe) avec une liberté qui dépasse les limites de la morale conventionnelle mais aussi, avec un certain raffinement cultivé. Il ne se donne aucune limite morale : il renie toute tradition et tout est bon pour satisfaire le désir des libertins de mœurs qui agissent a leur guise et pratiquent sans remord le cynisme et l'hypocrisie à l’image du Dom Juan de Molière.

De Montaigne à Sade en passant par Cyrano de Bergerac ou Dom Juan, découvrez l'histoire d'une liberté de penser différente.




I Contexte historique 
Désigner ceux qui s'affranchissent des règles sociales par un surnom méprisant a d'abord été l'apanage de leurs ennemis. Les « libertins », ce sont d'abord, dans la société genevoise stricte mise en place par Jean Calvin au XVIe siècle, ceux qui ne se retrouvent pas dans les règles de vie protestante imposées dans la ville suisse. Les premiers libres-penseurs, que Calvin appelle « libertins » La Renaissance voit alors se multiplier penseurs et humanistes qui réagissent contre le poids que la religion catholique impose sur l'Europe depuis le Moyen-âge. Tel Montaigne, qui invente le concept de scepticisme à l'égard de tout dogme dans ses Essais ou Giordano Bruno, un ancien moine italien devenu philosophe qui finit sur le bûcher, en 1600, pour avoir clamé que l'univers est infini.

Le libertinage est donc le courant de pensée de tous ceux qui veulent conquérir la liberté.

C'est au XVIIe siècle que l'esprit évolue. Avec le règne d'Henri IV et celui de Louis XIII, la société évolue et les mœurs s'allègent. Le libertin devient alors un intellectuel épicurien (=  Personne qui recherche le plaisir partout. Synonyme jouisseur) Comme « les messieurs du Marais », un groupe de jeunes aristocrates érudits qui profitent de la vie et ses plaisirs. Athées, débauchés et aimant le luxe, ils s'inspirent des pensées de l'Italien Giulio Cesare Vanini pour publier textes satyriques ou érotiques de façon anonyme. Parmi eux, le célèbre Théophile de Viau, le poète le plus lu de tout le XVIIe siècle.

0Le qualificatif de “ libertin ” ne fait son apparition en France qu'au XVIe siècle. Il est alors utilisé pour désigner une secte qui développe des croyances liées à la nature et au matérialisme. Par association d'idées et glissement d'interprétation, il finit par définir, au XVIIe siècle, tous ceux qui s'écartent des dogmes de l'Église chrétienne et qui affichent une certaine liberté de croyance et d'expression,


Dans une période où règnent la raison, où les philosophes ne cessent d’interroger les dogmes et les normes, le libertinage va élire, pour lieu d’enquête privilégié, les cercles aristocratiques, les salons pour mieux dévoiler l’hypocrisie qui y règne.

II Libertarianisme intellectuel
Le libertinage d’esprit est un courant de pensée né au XVIe siècle, développé en Italie et qui débouchera au XVIIIe siècle sur la notion de raison critique des philosophes.
Le 17ème siècle marque l’apogée du libertinage d’esprit. En effet, le Grand Siècle connaît des « esprits forts », tels La Fontaine et Cyrano de Bergerac qui, non seulement remettent en question l’ensemble des certitudes établies, mais contestent l’esprit de système considéré comme une entrave à la libre pensée religieuse, morale, sociale et politique.
Matérialistes, les libertins considèrent que tout dans l'univers relève de la matière, laquelle impose, seule, ses lois. Ils estiment donc que la compréhension du monde relève de la seule raison, reniant, pour beaucoup, la notion de créateur.
Alors que la monarchie française repose sur une légitimité divine, on comprend facilement la menace que pouvaient représenter des individus se voulant indépendants de toute règle imposée du dehors par la morale ou la religion, établie par l’Église, l’État ou la Tradition.
Ce d'autant que les libertins appelaient de leurs vœux l'apparition d'une société reposant sur le mérite (et non les privilèges), dans un esprit de justice et d'entente sociale.
Si l'on ne retient aujourd'hui volontiers que l'aspect sensuel et vaguement immoral du libertinisme, ce rejet d'une morale fondée sur la vertu n'est finalement que la conséquence de leur philosophie : l'absence de Dieu légitime l'envie de jouir de sa vie terrestre et cette quête, qui ne se fera néanmoins pas au mépris d'autrui, est le but ultime.

Le libertin est donc un homme affranchi des conventions religieuses, et contestataire vis-à-vis des idées traditionnelles ; souvent un sceptique et un athée.
Les philosophes libertins connus 
-Françaois La Mothe Le Vayer ( 1588-1672)
-L’abbé Gassendi ( 1592-1655)
-Le marquis de Sade
-Fontenelle

II Libertinage de mœurs 
S'engouffrant dans la brèche ouverte par les libertins de pensée, certains ne se contentent pas de se libérer de toutes contraintes imposées par la tradition pour penser mais aussi pour agir à leur guise en limitant les freins moraux. C'est le libertinage de mœurs.
Les libertins de mœurs se réclament du même courant philosophique que les libertins de pensée mais l'excès de certains ont contribué à discréditer le premier mouvement (profanation de lieux saints, blasphème, débauche sexuelle...). On pourrait penser que pour des libertins modernes, tout est bon pour satisfaire leurs désirs. Ils pratiquent sans remords le cynisme et l'hypocrisie, le type même développé par Molière dans sa pièce Dom Juan. Il y a plusieurs libertinages modernes, bien loin de la définition première. Mais on retrouve souvent chez ces libertins une valeur commune: la vision de la cellule du couple. Cette cellule, pour un libertin, n'a pas d'obligation morale comme la fidélité. Il n'est pas rare de voir des couples libertins pratiquer l'échangisme tout en respectant l'individu et le couple lui même. Le libertinage moderne place l'individu au centre de sa sexualité, contrairement à la morale qui elle, y place le couple. C'est sur ce dernier point que l'on rejoint la définition première car l'application du libertinage de mœurs est en opposition à la religion et au concept de l'amour unique et éternel d'un couple. On peut dire qu'il y a rejet de la morale et de la religion concernant l'aspect de l'amour.
Ils utilisent comme arme principale l’ironie pour proposer des textes savoureux qui au-delà de l’érotisme constitue de véritable profession de foi libertine célébrant les joies du corps et de l’esprit.
Célèbres libertins 
Théophile de Viau (1590-1626) soldat, courtisan et écrivain il a été le chef de file des jeunes libertins parisiens sous Louis XIII. Il a été notament accusé d’avoir écrit des poèmes obsènes et blasphématoires et a même été ménacé de mort par les jésuites.
Sade (1740-1814), appelé le « divin marquis », représente sans doute le plus ambigu de tous les libertins : à la fois écrivain, philosophe, historien et théoricien, ce grand penseur pousse jusqu'à ses limites la licence sexuelle en donnant raison aux nombreuses accusations d’immoralité et de corruption portées contre lui par l’Église. Son ouvrage fait de dialogues, intitulé La Philosophie dans le boudoir(1795), constitue un véritable manifeste du libertinage dans lequel il défend ouvertement la débauche

On peut aussi noter que le libertinage de mœurs a aussi influencé la peinture.
La peinture libertine :
La femme règne dans cet univers et autour d'elle flotte la promesse du plaisir.
Dans la réalité sociale, soit les femmes règnent dans les salons par leur esprit, soit elles sont enfermées dans des couvents, soit elles sont mariées contre leur gré.
Dans la peinture, elles baignent dans le luxe et la richesse et on peut voir leurs amourettes et aventures.
Les images sont chargées de représenter vivement les aspects du plaisir, ce qui est interdit d'exprimer par la parole.
• Les principaux peintres sont :

Watteau : Diane au bain : 

Boucher : Les forges de Vulcain
Fragonard : Les baigneuses
Les libertins ont été les précurseurs des lumières. Le libertin n'est pas seulement cet aristocrate désoeuvré et décadent qu'on a pris l'habitude d'imaginer. Le libertinage est d'abord un courant de pensée radicale qui a traversé toute l'Europe, de la Renaissance à la Révolution française. A l'origine des Lumières, de la pensée affranchie de tout dogme, le libertinage a contribué à façonner notre société..

vendredi 26 octobre 2012

Bruegel, une peinture, un apologue grâce au mythe

Description de cette image, également commentée ci-après
 PIETER BRUEGHEL dit l'ANCIEN

Pieter Brueghel est un peintre né à Brabançon (à cheval entre les pays-bas et la belgique actuels) vers 1525 et décédé en septembre 1569 à Bruxelles.
Il est réputé pour être l'une des quatres grandes figures de la peinture flammande

PEINTURE FLAMMANDE :

 Une petite culture de cette peinture d'origine Flamandes qui sont pour eux l'art de représenter le naturalisme un mouvement littéraires qui vise à dénoncer les injustices de la société dans le but de faire réagir. Ils inventent le tableaux de gnere.  En 1552, il fait un voyage en Italie, poussant jusqu'à Rome où il travaillera avec de grands artistes peintres et peindra notamment La Chute d'Icare (1558), tableau que nous allons mettre en relation avec Candide.




La chute d'Icare
Le meilleur des apologues est le mythe, Bruegel fera ainsi une réécriture du mythe d'Icare au 16ème siècle (Humanisme) pour nous livrer une morale, SA morale.

Pour commencer, le titre évoque Icare et sa chute, nous nous attendons donc à voir comme thème du tableau, un homme croisé pigeon en train de chuter, et c'est LA que ce tableau commence par intriguer, car Icare se trouve en arrière plan, utilisant un espace dérisoire sur la toile, on ne le voit même pas entièrement.


Nous voyons au premier plan un homme labourant son champ, et derrière lui un berger avec ses moutons. Au second plan on aperçoit un bateau marchand et un pêcheur.

TOUS SEMBLENT IGNORER ICARE ; les lignes directrices sont tournées vers la ville, centre des activitées humaines (cf: sillons, cotes, bateau)

Le tableau n'évoque aucunement Icare, il met en avant le travail humain, de l'homme travaillant la terre, les bêtes et sur la mer, profitant de toutes les ressources terrestres, car l'homme est terrien.
En cherchant un peu, on distingue une partie du personnage d'Icare se noyant, un comble pour celui qui cherchait à quitter la terre et de voler, de se sentir supèrieur que d'ètre représenté uniquement par le bas de son corps, ses pieds qu'il ne voulait plus utiliser.

Au fond du tableau, le soleil prend une place très importante, il semble indiquer une aube nouvelle, agréable sous le joug du travail humain et de l'exploitation des ressources de la terre, et non due à une fuite de cette même terre à l'aide d'ailes.


jeudi 25 octobre 2012

Relation passionnée entre religion judéo-chrétienne et dénonciations voltairiennes.


Pour avoir embrassé Cunégonde, Candide va être exilé de manière assez abrupte du château du baron, qu'il considère alors comme étant un Paradis Terrestre. Il va donc embarquer avec Pangloss, sur un navire qui essuiera une violente tempête.

http://nouvl.evangelisation.free.fr/adam_eve_b.jpg 



chassé du paradis terrestre: Voltaire nous fait une référence à Adam et Eve chassé du paradis terrestre 
- avoir embrassé Cunégonde: Nous avons encore une référence à la Genèse ou Adam et Ève goûtent le Fruit du Savoir( ou Fruit Interdit) alors que cela leur était interdit.


 Candide a désobéi à son bienfaiteur en embrassant sa fille.Il est alors chassé à grands coups de pieds: Adam et Eve, pour avoir goutté au Fruit Interdit, leur créateur, Dieu les punis :  "Puisque vous m'avez désobéi, dit le bon Dieu, vous allez être 
punis... Vous ne serez plus mes enfants... vous ne serez plus mes amis ... je ne veux plus de vous au ciel, ni vous, ni vos enfants, ni vos petits-enfants...""Vous resterez encore quelques années sur la terre, mais vous n'y serez plus heureux comme autrefois : vous serez obligés de travailler avec beaucoup de peine... vous aurez souvent mal... il faudra mourir."  Ici, Candide est chassé à grands coups de pieds du château du baron pour avoir goutté à la prunelle de celui-ci.A partir de ce moment Candide va découvrir les malheurs du monde, les caprices de la Nature, travers des hommes, et les horreurs de la guerre : (ref. Genèse)"A partir de ce moment-là... il y eu sur la terre des épines et des mauvaises herbes. Il y a des animaux qui sont devenus méchants... Les lions qui se promenaient gentiment près d'Adam sont devenus des bêtes féroces".Toujours en rapport avec la religion judéo-chrétienne, nous pouvons mettre en parallèle le fait que Candide monte dans un bâteau et essuie une tempête, tout comme Noé auquel Dieu a demandé de fabriquer une arche afin de "purifier" le monde de son mal. Suite à la tempête qu'il a essuyé, le bâteau aura été débarrassé de Jacques l'anabaptiste, et Candide de ses préjugés sur un monde soi-disant rose et empli de bisounours.
http://www.pasaj.ch/IMG/jpg/arche.jpg




 Mais ce fait peut aussi, (eh bien oui, pourquoi pas ?) être considéré comme une satyre Voltairienne de la Colère de Dieu, qui se sera déchaîné et qui bien qu' à priori omniscient aura fait mourir Jacques, qui en tentant de sauver un autre homme sera précipité dans les flots.