mercredi 16 janvier 2013

Le personnage féminin dans la littérature romanesque

Nous allons à présent étudier la relation entre la littérature et la morale de l'époque

La morale de l'époque est définie par les moeurs de l'église, le dogme instaure une notion de "bien" que les femmes doivent respecter : l'étique.

Ainsi, une femme se doit d'être fidèle à son mari quelle que soit la situation.





Le Libertinage
Introduction
Du libertinage, on ne retient que les excès : c’est oublier la démarche critique, philosophique et littéraire qui fonde les ouvrages publiés du 16ème au 18ème siècle et regroupé sous l’appellation de courant libertin.
Il existe deux acceptions au mot libertin (du latin un "libertinus" est un esclave qui vient d'être libéré, libertinus signifie affranchi.)
-  dans sa version d’origine, le libertin est Celui qui remet en cause les dogmes établis, c'est un libre penseur  (ou libertin d’esprit)  dans la mesure où il est affranchi, en particulier, de la métaphysique et de l'éthique religieuses .  (exemple : Dom Juan de Molière)
- Le libertin de mœurs, c'est-à-dire celui qui s'adonne aux plaisirs charnels (voire à la sexualité de groupe) avec une liberté qui dépasse les limites de la morale conventionnelle mais aussi, avec un certain raffinement cultivé. Il ne se donne aucune limite morale : il renie toute tradition et tout est bon pour satisfaire le désir des libertins de mœurs qui agissent a leur guise et pratiquent sans remord le cynisme et l'hypocrisie à l’image du Dom Juan de Molière.

De Montaigne à Sade en passant par Cyrano de Bergerac ou Dom Juan, découvrez l'histoire d'une liberté de penser différente.




I Contexte historique 
Désigner ceux qui s'affranchissent des règles sociales par un surnom méprisant a d'abord été l'apanage de leurs ennemis. Les « libertins », ce sont d'abord, dans la société genevoise stricte mise en place par Jean Calvin au XVIe siècle, ceux qui ne se retrouvent pas dans les règles de vie protestante imposées dans la ville suisse. Les premiers libres-penseurs, que Calvin appelle « libertins » La Renaissance voit alors se multiplier penseurs et humanistes qui réagissent contre le poids que la religion catholique impose sur l'Europe depuis le Moyen-âge. Tel Montaigne, qui invente le concept de scepticisme à l'égard de tout dogme dans ses Essais ou Giordano Bruno, un ancien moine italien devenu philosophe qui finit sur le bûcher, en 1600, pour avoir clamé que l'univers est infini.

Le libertinage est donc le courant de pensée de tous ceux qui veulent conquérir la liberté.

C'est au XVIIe siècle que l'esprit évolue. Avec le règne d'Henri IV et celui de Louis XIII, la société évolue et les mœurs s'allègent. Le libertin devient alors un intellectuel épicurien (=  Personne qui recherche le plaisir partout. Synonyme jouisseur) Comme « les messieurs du Marais », un groupe de jeunes aristocrates érudits qui profitent de la vie et ses plaisirs. Athées, débauchés et aimant le luxe, ils s'inspirent des pensées de l'Italien Giulio Cesare Vanini pour publier textes satyriques ou érotiques de façon anonyme. Parmi eux, le célèbre Théophile de Viau, le poète le plus lu de tout le XVIIe siècle.

0Le qualificatif de “ libertin ” ne fait son apparition en France qu'au XVIe siècle. Il est alors utilisé pour désigner une secte qui développe des croyances liées à la nature et au matérialisme. Par association d'idées et glissement d'interprétation, il finit par définir, au XVIIe siècle, tous ceux qui s'écartent des dogmes de l'Église chrétienne et qui affichent une certaine liberté de croyance et d'expression,


Dans une période où règnent la raison, où les philosophes ne cessent d’interroger les dogmes et les normes, le libertinage va élire, pour lieu d’enquête privilégié, les cercles aristocratiques, les salons pour mieux dévoiler l’hypocrisie qui y règne.

II Libertarianisme intellectuel
Le libertinage d’esprit est un courant de pensée né au XVIe siècle, développé en Italie et qui débouchera au XVIIIe siècle sur la notion de raison critique des philosophes.
Le 17ème siècle marque l’apogée du libertinage d’esprit. En effet, le Grand Siècle connaît des « esprits forts », tels La Fontaine et Cyrano de Bergerac qui, non seulement remettent en question l’ensemble des certitudes établies, mais contestent l’esprit de système considéré comme une entrave à la libre pensée religieuse, morale, sociale et politique.
Matérialistes, les libertins considèrent que tout dans l'univers relève de la matière, laquelle impose, seule, ses lois. Ils estiment donc que la compréhension du monde relève de la seule raison, reniant, pour beaucoup, la notion de créateur.
Alors que la monarchie française repose sur une légitimité divine, on comprend facilement la menace que pouvaient représenter des individus se voulant indépendants de toute règle imposée du dehors par la morale ou la religion, établie par l’Église, l’État ou la Tradition.
Ce d'autant que les libertins appelaient de leurs vœux l'apparition d'une société reposant sur le mérite (et non les privilèges), dans un esprit de justice et d'entente sociale.
Si l'on ne retient aujourd'hui volontiers que l'aspect sensuel et vaguement immoral du libertinisme, ce rejet d'une morale fondée sur la vertu n'est finalement que la conséquence de leur philosophie : l'absence de Dieu légitime l'envie de jouir de sa vie terrestre et cette quête, qui ne se fera néanmoins pas au mépris d'autrui, est le but ultime.

Le libertin est donc un homme affranchi des conventions religieuses, et contestataire vis-à-vis des idées traditionnelles ; souvent un sceptique et un athée.
Les philosophes libertins connus 
-Françaois La Mothe Le Vayer ( 1588-1672)
-L’abbé Gassendi ( 1592-1655)
-Le marquis de Sade
-Fontenelle

II Libertinage de mœurs 
S'engouffrant dans la brèche ouverte par les libertins de pensée, certains ne se contentent pas de se libérer de toutes contraintes imposées par la tradition pour penser mais aussi pour agir à leur guise en limitant les freins moraux. C'est le libertinage de mœurs.
Les libertins de mœurs se réclament du même courant philosophique que les libertins de pensée mais l'excès de certains ont contribué à discréditer le premier mouvement (profanation de lieux saints, blasphème, débauche sexuelle...). On pourrait penser que pour des libertins modernes, tout est bon pour satisfaire leurs désirs. Ils pratiquent sans remords le cynisme et l'hypocrisie, le type même développé par Molière dans sa pièce Dom Juan. Il y a plusieurs libertinages modernes, bien loin de la définition première. Mais on retrouve souvent chez ces libertins une valeur commune: la vision de la cellule du couple. Cette cellule, pour un libertin, n'a pas d'obligation morale comme la fidélité. Il n'est pas rare de voir des couples libertins pratiquer l'échangisme tout en respectant l'individu et le couple lui même. Le libertinage moderne place l'individu au centre de sa sexualité, contrairement à la morale qui elle, y place le couple. C'est sur ce dernier point que l'on rejoint la définition première car l'application du libertinage de mœurs est en opposition à la religion et au concept de l'amour unique et éternel d'un couple. On peut dire qu'il y a rejet de la morale et de la religion concernant l'aspect de l'amour.
Ils utilisent comme arme principale l’ironie pour proposer des textes savoureux qui au-delà de l’érotisme constitue de véritable profession de foi libertine célébrant les joies du corps et de l’esprit.
Célèbres libertins 
Théophile de Viau (1590-1626) soldat, courtisan et écrivain il a été le chef de file des jeunes libertins parisiens sous Louis XIII. Il a été notament accusé d’avoir écrit des poèmes obsènes et blasphématoires et a même été ménacé de mort par les jésuites.
Sade (1740-1814), appelé le « divin marquis », représente sans doute le plus ambigu de tous les libertins : à la fois écrivain, philosophe, historien et théoricien, ce grand penseur pousse jusqu'à ses limites la licence sexuelle en donnant raison aux nombreuses accusations d’immoralité et de corruption portées contre lui par l’Église. Son ouvrage fait de dialogues, intitulé La Philosophie dans le boudoir(1795), constitue un véritable manifeste du libertinage dans lequel il défend ouvertement la débauche

On peut aussi noter que le libertinage de mœurs a aussi influencé la peinture.
La peinture libertine :
La femme règne dans cet univers et autour d'elle flotte la promesse du plaisir.
Dans la réalité sociale, soit les femmes règnent dans les salons par leur esprit, soit elles sont enfermées dans des couvents, soit elles sont mariées contre leur gré.
Dans la peinture, elles baignent dans le luxe et la richesse et on peut voir leurs amourettes et aventures.
Les images sont chargées de représenter vivement les aspects du plaisir, ce qui est interdit d'exprimer par la parole.
• Les principaux peintres sont :

Watteau : Diane au bain : 

Boucher : Les forges de Vulcain
Fragonard : Les baigneuses
Les libertins ont été les précurseurs des lumières. Le libertin n'est pas seulement cet aristocrate désoeuvré et décadent qu'on a pris l'habitude d'imaginer. Le libertinage est d'abord un courant de pensée radicale qui a traversé toute l'Europe, de la Renaissance à la Révolution française. A l'origine des Lumières, de la pensée affranchie de tout dogme, le libertinage a contribué à façonner notre société..

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