Le
Bain Turc (1863) de Jean-Auguste-Dominique Ingres (1780-1876)
De
la baigneuse Valpinçon au Bain turc
Illustre représentant de la peinture néo-classique française, Jean-Auguste Dominique Ingres (1780-1867) a très tôt exploré le thème de la femme aux bains. A travers sa recherche esthétique sur la nudité féminine, il se démarque du modèle académique, en préférant au motif antique une référence orientale et plus précisément ottomane.
Dès 1808 avec La Baigneuse de Valpinçon (ou Grande Baigneuse), il réalise le portrait d’une femme à turban, présentée nue et de dos, dans une ambiance de hammam et de harem. L’artiste décline ensuite cette étude, que l’on retrouve presque à l’identique dans les deux tableaux ici étudiés, La petite baigneuse – Intérieur de harem qui date de 1828 et Le Bain turc réalisé plus de trente années plus tard, en 1862.
Évoquant la pratique du bain et du harem, ces réalisations s’inscrivent pleinement dans le courant orientaliste du XIXe siècle. Indirectement, elles permettent aussi une approche originale de la question du rapport au corps, à la nudité, à la santé et à l’hygiène durant cette période.
La
composition de La petite baigneuse – Intérieur de harem
s’organise selon trois niveaux de profondeur. Au premier plan sur
la droite, une femme dénudée présentée de dos, coiffée d’un
foulard et se tenant assise sur une sorte de lit aux draps blancs. A
ses pieds, on aperçoit ses vêtements et ses chaussons éparpillés.
Au second plan, l’espace du bain est constitué d’un bassin de
marbre rectangulaire, où une jeune fille goûte les délices de
l’eau. A l’arrière plan, une troisième femme est couverte d’un
voile transparent. Ses cheveux sont peignés par une autre, et elle
est manucurée par une servante habillée à l’orientale, sous le
regard amusé d’une femme noire, elle aussi vêtue à la turque. La
lumière douce, le trait épuré, le jeu des couleurs et des courbes
suggèrent l’intimité et le plaisir du bain qui se déroule dans
une atmosphère érotique de charme feutré.
Des éléments que l’on retrouve dans Le Bain turc, même si la scène est moins intime puisque cette fois, le nombre de femmes présentes est beaucoup plus important. Organisant toute la composition comme sur le tableau précédent, on retrouve l’étude du dos dénudé (le personnage joue cette fois du luth) au premier plan, ainsi que la présence du bassin et de l’eau au second. Pourtant, à l’image de l’arrière plan, l’espace est comme tapissé de corps nus et blancs (dont la pâleur est rehaussée par la présence de deux femmes noires), dans une ambiance érotique et lascive assez suggestive. Les bijoux, les coiffes et l’ensemble à thé (premier plan) signalent quant à eux la nationalité du bain.
Des éléments que l’on retrouve dans Le Bain turc, même si la scène est moins intime puisque cette fois, le nombre de femmes présentes est beaucoup plus important. Organisant toute la composition comme sur le tableau précédent, on retrouve l’étude du dos dénudé (le personnage joue cette fois du luth) au premier plan, ainsi que la présence du bassin et de l’eau au second. Pourtant, à l’image de l’arrière plan, l’espace est comme tapissé de corps nus et blancs (dont la pâleur est rehaussée par la présence de deux femmes noires), dans une ambiance érotique et lascive assez suggestive. Les bijoux, les coiffes et l’ensemble à thé (premier plan) signalent quant à eux la nationalité du bain.
La musique de la peinture :
La volonté d'Ingres est d'emmener le spectateur jusqu'à ressentir l'ambiance musicale. Comment rendre visuellement cette musique orientale, envoûtante ? Des artistes ont même inventés cette musique.
Ingres était âgé de quatre-vingt-deux ans quand il acheva ce tableau qui marque l'aboutissement de ses intenses recherches sur le thème des baigneuses.